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Submitted by snorman on Wed, 02/16/2022 - 15:26

Mise au point

L’asbl JAMBO souhaite effectuer une mise au point concernant les campagnes de lynchage médiatique dont elle fait régulièrement l’objet depuis plusieurs années. La principale accusation qui revient et qui est également la plus grave est celle que l’association serait une association « négationniste du génocide contre les Tutsis ».

Cette mise au point s’avère nécessaire par suite d’une nouvelle série d’accusations ayant pour but de nuire à la candidature de certains de nos membres qui se présentent aux élections communales d’octobre 2018 en Belgique.

Ces accusations proviennent toujours des mêmes personnes et sont principalement proférées sur Twitter, Facebook, ainsi qu’au travers d’articles publiés par des médias rwandais pro-gouvernementaux et ont pour unique but de jeter le discrédit sur les revendications de notre association.

Cette fois-ci, les attaques ont été relayées par de toutes nouvelles personnes, dont le Sénateur Belgo-Rwandais Alain DESTEXHE qui s’en est pris à notre association ainsi qu’à son président sur Facebook.

L’association interpelle régulièrement les auteurs de ces accusations en leur demandant sur quels propos ils se basent précisément pour proférer de telles accusations, et ce parmi les centaines de publications produites depuis plus de dix ans, et toujours disponibles sur les sites internet www.jambonews.net, www.jamboasbl.com ainsi que dans les médias sociaux.

Les auteurs de ces attaques, dont dernièrement Monsieur Destexhe, ont toujours été en défaut d’étayer leurs accusations et se contentent juste de répéter que l’association est négationniste.

La seule tentative sérieuse d’étayer ces accusations est un article d’opinion publié par la chercheuse Laeticia Tran Ngoc le 18 avril 2018 dans le quotidien Le Soir et qui évoque 3 éléments à notre charge :

 - une interview du Général Major Victor Byiringiro, président des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR),

- le relais d’articles de Jean Baptiste Mugimba et de Charles Ndereyehe, accusés de génocide par les autorités rwandaises

- une intervention de « membres de l’ASBL » à l’Université catholique de Louvain en mars 2006.

On se demande en quoi ces éléments seraient de nature négationniste ?

Concernant l’interview de Victor Byiringiro, Jambonews a mené une centaine d’interviews auprès de personnalités aux horizons divers : chercheurs, politiques, rescapés du génocide perpétré contre les tutsis et autres victimes. Toutefois, l’article n’évoque que cette seule interview des FLDR, qui par ailleurs ont été également interviewé par plusieurs autres médias, tels France 24 et BBC.

Contrairement aux affirmations de la chercheuse, l'interview du président des FDLR est toujours en ligne et ne contient pas de « virulents propos anti-Tutsi », de tels propos étant incompatibles avec les valeurs que promeut l'association, n’auraient pu être tolérés.

https://www.youtube.com/watch?v=9EF0e0TT8Fg&t=1224s

Concernant le relais des articles de Jean Baptiste Mugimba et de Charles Ndereyehe accusés de génocide.

Jambonews est un média ouvert qui a déjà diffusé des dizaines d’articles d’opinion soumis par ses lecteurs. Les articles soumis sont soigneusement relus avant leur publication afin de s’assurer que leur contenu respecte les standards du média et les valeurs de l’association. Quel rapport y a-t-il par exemple entre une critique de la politique agricole du Rwanda faite par Charles Ndereyehe dans un de ses deux articles publiés sur Jambonews et le génocide ?[1]

D’ailleurs, Monsieur Charles Ndereyehe a eu l’occasion d’y répondre par une carte blanche publiée le 24 mai 2018 dans le journal Le Soir.[2]

Concernant le troisième et dernier point, à savoir des propos négationnistes supposément  tenus en mars 2006, ceci est tout simplement impossible puisque l’asbl a été fondée en janvier 2008.

Ce qui vaut à Jambo le droit à un tel lynchage médiatique est le fait qu’à côté des victimes du génocide perpétré contre les Tutsis, l’association plaide pour un droit à la mémoire et à la justice pour toutes les victimes, là où le Front patriotique rwandais de Kagame (FPR-Kagame) actuellement au pouvoir, souhaite imposer une omerta sur les centaines de milliers de victimes rwandaises et congolaises décimées par ses troupes.

Les crimes commis par le FPR-Kagame au Rwanda et en RDC et qui pourraient selon le rapport mapping du haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU[3], être qualifiés de génocide contre les Hutus, sont largement documentés par des organismes internationaux tels que Human Rights Watch[4], Amnesty International[5], la justice espagnole[6], le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies[7] ou encore le Tribunal pénal international pour le Rwanda[8].

Et pourtant une omerta est encore imposée sur ces crimes. A côté des dizaines de milliers de victimes Hutu privées depuis plus de 20 ans du droit d'enterrer les leurs dans la dignité[9], l'exemple le plus emblématique de cette omerta est celui du chanteur chrétien Kizito Mihigo. Ce dernier, icône de la réconciliation nationale et rescapé du génocide perpétré contre les tutsis avait, en 2014, chanté une chanson « Igisobanuro cy’urupfu» (la signification de la mort) appelant à prier pour l’ensemble des  victimes.

Quelques jours à peine après la publication de la chanson, le chanteur qui venait ainsi de briser un tabou de la nouvelle société rwandaise, a été arrêté et purge actuellement une peine de 10 ans d’emprisonnement.

De nombreuses autres personnalités rwandaises ou étrangères ayant évoqué les crimes commis par le FPR ont été assassinées que ce soit au Rwanda ou à l’étranger. Seth Sendashonga, qui avait été ministre de l’Intérieur du premier gouvernement post-génocide et qui durant son mandat avait écrit 762 lettres à Paul Kagame pour l’alerter sur les tueries qu’étaient en train de perpétrer les troupes de l’Armée patriotique rwandaise (branche armée du FPR), a ainsi été assassiné à Nairobi le 16 mai 1998, alors qu’il s’apprêtait à témoigner auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda.[10]

Plus près de nous et plus récemment, c’est la journaliste canadienne Judi Rever qui, alors qu’elle préparait un livre sur les crimes du Front patriotique rwandais, a du bénéficier de la protection de la sûreté belge en raison de la présence sur le territoire belge, d’escadrons de la mort rwandais qui posaient une menace sur sa vie.[11]

On peut également citer l’exemple du journaliste de la VRT Peter Verlinden qui en raison de ses reportages et positions critiques envers le Front patriotique rwandais fait l’objet, sur une base quasi-quotidienne, d’attaques ad personam sur les réseaux sociaux par des officiels rwandais ou leurs relais.

A côté de l'emprisonnement ou l'assassinat, plusieurs méthodes sont utilisées pour délégitimer les personnes qui évoquent les crimes du Front patriotique rwandais. Comme l’explique le sociologue Marc Le Pape dans une tribune diffusée par le journal Le Monde, « L’accusation de négationnisme est la plus courante, car sans doute est-elle estimée la plus efficace »[12] ; c’est dans ce cadre que doit se lire le lynchage médiatique orchestré à l’encontre de Jambo asbl ainsi que ses membres.

Pour Jambo asbl,

Le Conseil d’Administration

Pour plus d’infos :
Natacha ABINGENEYE (Porte-Parole de Jambo ASBL)
+32 476 96 24 62
 
 

[1]http://www.jambonews.net/actualites/20170530-rwanda-les-causes-profondes-qui-handicapent-la-relance-de-lagriculture/
[2]http://plus.lesoir.be/158489/article/2018-05-24/droit-de-reponse-la-carte-blanche-rwanda-oui-au-dialogue-non-au-revisionnisme
[4]https://www.hrw.org/fr/news/2009/06/01/rwanda-le-tribunal-penal-international-pour-le-rwanda-risque-dencourager-une-justice
[5] https://www.amnesty.org/download/Documents/156000/afr470321997fr.pdf
[6] http://www.jambonews.net/wp-content/uploads/2010/09/accusationjugeespagnolversionfrance.pdf
[7]http://jambonews.net/wp-content/uploads/2010/09/19941010-Transcript-Gersony_Report-16-years-after._pdf1.pdf
[8]http://rwandadelaguerreaugenocide.univ-paris1.fr/wp-content/uploads/2010/01/a127_vers_pro.pdf
[9]Plusieurs témoignages vidéos de familles ayant été privées du droit d’enterrer leurs frères, sœur pères et mères, tués par les troupes du FPR ont été diffusés sur le site internet www.jambonews.net, et peuvent être consultés sous les liens suivants : http://www.jambonews.net/actualites/20180424-rwanda-quelle-lecon-avons-nous-tiree/,http://www.jambonews.net/actualites/20180427-rwanda-nous-gardons-espoir-notre-souffrance-sera-reconnue-un-jour-2/,http://www.jambonews.net/actualites/20180806-rwanda-larmee-menace-de-sen-prendre-aux-civils-comme-en-1997/
[10]http://www.jambonews.net/actualites/20180820-rwanda-assassinat-de-seth-sendashonga-la-destruction-dun-enorme-espoir/
[11]https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_belgique-une-journaliste-anti-kagame-protegee-par-la-surete-de-l-etat?id=9049887
[12]https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/10/20/genocide-des-tutsi-la-mise-en-cause-de-l-historien-filip-reyntjens-est-une-tentative-d-intimidation_5203889_3212.html   jambo-asbl-logo-rwanda2
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